Cela fait un an que ce blog existe et son slogan est : « le blog des férus de rendus 3D et d’Architecture ». Et pourtant après une cinquantaine d’articles publiés, je n’ai toujours pas abordé une question ô combien centrale : « Qu’est-ce qu’un bon rendu 3D? Quels sont les ingrédients qui font un bon rendu 3D? »
Aujourd’hui, je vais rattraper le coup et tenter d’apporter des éléments de réponse à cette question.
Dans cet article, on va parler de rendu 3D et de ces éléments qui pris individuellement sont indispensables à la réussite d’un rendu. Certains sont évidents, d’autres un peu moins mais cet article aura au moins pour mérite de poser les bases et pourquoi pas, susciter le débat. Si vous débutez dans la 3D, cet article vous sera sans doute utile.
Prêts? C’est parti !
01. Une bonne composition
En soi, les photographes professionnels et les artistes 3D ne sont pas si différents. Avoir des notions de photographie est un gros avantage pouvant faire la différence entre un bon artiste et un maestro.
S’il y a un concept cher à la photographie qui s’applique aussi dans le domaine des rendus 3D, c’est bien la composition.
La composition est ce qui rend une pièce artistique unique et agréable à regarder. C’est une disposition particulière des éléments constitutifs de votre image qui maintient l’œil du spectateur engagé dans celle-ci. Plusieurs facteurs entrent en jeu :
- le positionnement des bâtiments, des personnes et de tout autre élément du décor;
- le jeu avec les espaces négatifs entourant les éléments dans # 1
- le placement de la caméra
- la profondeur de champ
La composition, c’est un véritable jeu d’équilibriste car il faut essayer de maintenir une perspective artistique tout en gérant les désirs et les exigences du client, qui avouons-le, ne sont pas toujours faciles à satisfaire.
L’une des notions les plus connues en matière de composition est ce qu’on appelle la règle des tiers. Qu’est-ce que la règle des tiers ?
Imaginez un système de grille imaginaire posé sur une image. La grille divise l’image en trois parties horizontalement et verticalement, créant ainsi l’apparence de 9 rectangles ou d’une grille 3 × 3 dans l’image.
La ligne d’horizon doit alors être placée sur la ligne horizontale supérieure ou sur la ligne horizontale inférieure. Le sujet et d’autres caractéristiques intéressantes doivent alors être situées à l’intersection de deux lignes.
Si vous avez un grand bâtiment, il serait préférable que celui-ci ne soit pas au centre du rendu, mais plutôt sur le côté, posé sur l’une des lignes verticales.
Dans le cas des rendus d’architecture par exemple, je suis d’avis qu’on a beaucoup à gagner à s’inspirer des techniques de composition des spécialistes de la photo d’Architecture.
2. L’éclairage
La différence entre une image ennuyeuse et une image entraînante se joue parfois sur l’éclairage.
Sans lumière, rien ne peut être vu, c’est donc un élément fondamental d’un rendu. Et au-delà de l’exigence de base pour la vision, l’éclairage est également fondamental pour l’esthétique de l’image.
N’hésitez pas à beaucoup jouer sur la position de votre éclairage jusqu’à atteindre LE résultat.
Pour aller un peu plus dans le côté technique, il est important de noter que la plupart des programmes 3D intègrent des fonctionnalités d’éclairage plus ou moins avancés.
Cependant, certains d’entre eux sont beaucoup plus professionnels et concentrés sur l’aspect de l’éclairage, comme Maxwell.
Il convient également de mentionner que l’avancement de l’illumination globale (GI) a permis d’obtenir un rendu 3D plus réaliste.
L’illumination globale (raccourcie en tant que GI), ou éclairage indirect, est un nom général pour un groupe d’algorithmes utilisés dans les infographies 3D destinées à ajouter un éclairage plus réaliste aux scènes 3D.
C’est un système qui modélise la manière dont la lumière rebondit sur les surfaces sur d’autres surfaces (lumière indirecte) plutôt que de se limiter à la lumière qui frappe une surface directement à partir d’une source lumineuse (lumière directe).
Quant au côté purement pratique, je ne l’aborderai pas dans cet article car j’ai déja écrit un autre inspiré d’un livre dans lequel je présente 5 astuces sur l’éclairage des scènes 3D.
Au final, vous l’aurez compris, quand il s’agit de réussir l’éclairage, il faut à la fois connaître les bonnes pratiques mais aussi utiliser les bons moteurs afin d’atteindre les meilleurs résultats possibles.
3. Les bonnes textures
Dans le monde de la 3D, les textures peuvent jouer un rôle très important dans l’image finale ou l’animation.
Le meilleur modèle 3D qui soit aura l’air banal voire médiocre s’il n’est pas correctement texturé.
Certes, l’éclairage est en quelque sorte la fondation d’un bon rendu mais vous pouvez avoir une scène parfaitement illuminée, si celle-ci met en lumière des textures qui, elles-mêmes, ne sont pas réalistes, c’est peine perdue
Les textures sont une priorité absolue lors de la création d’un rendu photo-réaliste.
La texture est ce qui détermine l’apparence tangible de vos surfaces et dicte une partie de ce que ressent le spectateur à la vue de votre image.
Le texturing est un vaste sujet et c’est un métier à part entière dans certains studios. Même si posséder les bonnes images n’est qu’une partie de celui-ci, j’ai écrit pour vous un article où vous pourrez vous procurer gratuitement des textures de qualité.
Voici quelques erreurs communes de texturing que l’on trouve dans certains rendus 3D :
- Bordures textures visibles : utiliser de préférence des textures seamless (sans bords) ou trouvez un moyen de les cacher.
- Textures plates : Il est courant de voir des textures plates sans relief qui ressemblent plus à des papiers peints qu’à de vrais matériaux. Pour corriger cela, il faut faire recours aux différentes maps permettant d’apporter de la profondeur à vos matériaux ; les bump map et les displacement map.
- Textures disproportionnées ou mal appliquées : Pour des raisons évidentes, il est important d’avoir vos textures à la bonne échelle. Il est également indispensable d’avoir des notions d’UV mapping afin d’appliquer correctement vos textures en fonction de la morphologie des objets sur lesquels celles-ci sont appliquées. Si vous voulez en savoir plus, il y a cet excellent article du blog de Spiria à ce sujet.
4. Les bons modèles 3D
Une chaîne est aussi forte que son maillon le plus faible. C’est cliché, mais vrai.
Utiliser des modèles de qualité médiocre réduisent la qualité globale de votre image. Qu’est-ce que des modèles de qualité médiocre? Ce sont généralement des objets téléchargés gratuitement sur Internet assez mal modélisés et de faibles résolutions.
Il n’est pas rare de trouver des modèles dont les polygones sont clairement visibles. De quoi totalement détruire tout effort de photo-réalisme de votre scène.
Pour obtenir un rendu de qualité, il faut utiliser des modèles 3D de qualité.
Il est possible d’en obtenir de très bonne qualité gratuitement mais l’idéal serait de recourir aux bbliothèques payantes comme Evermotion pour le mobilier ou RenderPeople pour les personnages.
Pour les arbres, j’ai une petite préférence pour ceux de chez Vizpark mais il est également possible de trouver facilement des modèles de très bonne facture gratuitement quand on sait où chercher.
Pour le cas des arbres et des personnages, il est parfois plus intéressant de les ajouter en post-production grâce à un logiciel de traitement d’image.
5. Les petits détails
Les petits détails ont un impact non négligeables sur la perception globale d’un rendu 3D.
Il y a des détails qui lorsque négligés cassent l’immersion de votre rendu. Voici quelques exemples :
- Un bâtiment rendu dans une atmosphère pluvieuse qui est parfaitement propre et sec alors qu’il devrait y avoir des traces de pluie.
- Des voitures sans chauffeurs ou parfaitement identiques
- Des motifs répétitifs dans des objets comme l’herbe, les rideaux de fenêtre, etc.
- Un personnage habillé en manteau en plein été
- etc
Ces petits détails ne sont pas en soi nécessaires pour un bon rendu mais sont en quelque sorte ces petits plus qui font toute la différence. Des feuilles mortes qui jonchent le sol, quelques traces d’usure ça et là, une paire de chaussure mal rangée etc. Les idées ne manquent pas.
Pour être inspiré, rien de plus simple : observez le monde autour de vous!
Ainsi se termine cet article. Dites moi ce que vous en pensez.
Pour vous, quels sont pour vous les critères fondamentaux d’un bon rendu? Pour les plus expérimentés qui passeraient ici, quels sont les conseils que vous donneriez à quelqu’un qui débuterait dans la 3D?
1 réflexion au sujet de « Comment Faire de bons Rendus 3D ? »
Merci pour toutes ces astuces et conseils. Je garde bien évidement votre site dans mes favoris!